La prise en compte des voix des étudiants sur l’évaluation en distanciel en situation de crises à l’université : deux périodes, deux visions.
Résumé
La France a vécu deux crises dans l’enseignement supérieur ces dernières années. La première, la pandémie (en 2020-22) a obligé la mise en distanciel des modalités d’évaluation, créant des situations d’inégalités dans les conditions d’examens pour les étudiants. Certains bénéficiaient de situations d’examens favorables et d’autres non. La seconde est liée aux mouvements sociaux en France (2023) où plusieurs universités ont été bloquées, empêchant la tenue des cours en présentiel. La première crise est documentée à partir d’entretiens menés en 2021 auprès d’enseignants (N=5) et d’étudiants (N=5) dans une université française pour avoir leurs points de vue sur le recours à l’évaluation en distanciel. La seconde crise en 2023 sera documentée par un questionnaire en ligne soumis aux étudiants. Nous cherchons à comprendre comment la voix des étudiants est prise en compte dans les adaptations apportées aux modalités d’examens durant la crise, en particulier en distanciel. Si dans le premier cas, les évaluations en ligne étaient imposées aux étudiants, dans le second cas, elles sont l’objet de négociations par les étudiants qui réclament, au nom de l’équité, la mise en distanciel des évaluations sommatives. Ces crises pourraient être porteuses de changements potentiels (Morin, 1994) dans la prise en compte des voix des étudiants dans et sur l’évaluation.