A travers l'étude de trois formes religieuses exemplaires de la production religieuse au Sud-Bénin, l'auteur tente de rendre compte de la dynamique sociale qui accompagne l'émergence des religions et cultes nouveaux. La cosmogonie vodun, dont l'institutionnalisation est à rattacher à la conquête aboméenne, les nouveaux cultes anti-sorcellerie originaires du Ghana et le Christianisme céleste Eglise prophétique inspirée du mouvement Aladura ont accompagné, chacun en leur temps, une série de bouleversements sociaux conduisant les populations locales à trouver de nouvelles formes de sociabilité, notamment religieuses, pour composer avec l'éclatement des structures sociales traditionnelles. En opérant un travail de recomposition sociale à travers un modèle explicatif unique du malheur et de la maladie (sorcellerie) qui traduit les attentes face aux nouveaux enjeux de la vie moderne, ces nouvelles formes religieuses permettent à leurs adeptes de retrouver une identité fragilisée par les processus de transformation de la société. (Résumé d'auteur)